Pourquoi sommes-nous violents? Un lourd héritage

Pourquoi et comment devient-on violent? Pourquoi sommes-nous encore engagés dans une humanité qui peine à s’extraire de sa dépendance aux forces pulsionnelles capables de détruire les communautés humaines? Si nous voulons apprendre à limiter la violence pour qu’elle ne fasse pas imploser le groupe, le jugement moral est insuffisant. Il faut tenir compte de notre héritage biologique et pulsionnel et de son incidence sur la vie sociale. L’expérience montre qu’il est possible de réguler la violence, non de l’éradiquer, qu’il est possible d’éduquer nos pulsions, non de les réprimer, qu’il est possible de leur trouver de multiples voies d’accès, non de les contraindre à une norme perçue seulement comme répressive. Les connaissances que nous avons en éthologie en passant par la biologie et la sociologie nous montrent comment l’éducation peut permettre de mettre en oeuvre les moyens de réguler la violence à partir de la prise en compte des forces mimétiques et de notre complexité psychique. Michèle Bretin-Naquet est Maître de Conférences Honoraire, Docteur en Psychologie et en Sciences de l’Éducation, spécialiste de la prévention de la violence dans les services publics. Chargée de mission dans les hôpitaux (Hôpitaux psychiatriques, Services d’urgence, Centre Hospitalier Territorial de Polynésie française…)